Salima Inezarene : violences urbaines, halte à la récupération par les profiteurs de guerre de tous bords

Salima Inezarene (photo Facebook Salima Inezarene)

Salima Inezarene, Conseillère régionale Bourgogne-Franche-Comté, s’exprime sur les violences urbaines dans le Pays de Montbéliard :

« Je n’ai pas voulu réagir à chaud face aux derniers événements qui ont gravement impacté la vie des quartiers du Pays de Montbéliard. La polémique malheureuse était suffisante et cela n’élevait pas le débat. Ces faits graves méritent les sanctions nécessaires. Mais, ils ne doivent pas être le prétexte de tous les déversoirs parce que l’approche des élections municipales est propice aux opportunismes de tous poils, malheureusement. Il est temps de siffler la fin de la récréation et de se mettre au travail car l’urgence est là. La réaction de Mme Amella est proprement honteuse (notre info du 19/07/2019), elle produit un communiqué de presse strictement copié-collé des éléments de langage du RN, sans aucune légitimité en la matière. Cette dame est certes conseillère régionale mais elle brille par son absence sur le terrain, déserte les conseils d’administration des lycées où elle ne prend même pas la peine de s’excuser, ne fait jamais de propositions en lien avec nos politiques régionales. Alors, sa sortie sur les « quartiers », son langage délétère ne sont servent qu’à mettre de l’huile sur le feu. J’ajouterai que cette dame touche des indemnités identiques aux miennes et que malheureusement l’investissement pour l’intérêt général n’est absolument pas comparable. Donc, qu’elle cesse d’agir en mercenaire pour entrer en campagne, nous connaissons ses ambitions pour les prochaines élections municipales. Je lui rappelle, aussi, comme je l’ai déjà fait au sein de l’assemblée régionale, que ces quartiers connaissent de très grosses difficultés parce que les difficultés s’y concentrent, qu’elles soient sociales, culturelles, et économiques. Sans compter les nombreuses discriminations et les difficultés supplémentaires que connaissent toutes celles et ceux qui souhaitent s’en sortir. Triste et malheureux constat !

En revanche, autant il est hors de question de laisser sans réponse forte les incidents récents, autant, il est urgent que chacun prenne ses responsabilités à tous les niveaux. Habitante du quartier des Champs-Montants, quartier ayant subi de très graves débordements, je veux rappeler que les premières victimes sont celles et ceux qui y vivent tout au long de l’année. La répression doit s’accompagner d’un volet prévention et médiation très fort. Il est clairement évident que les moyens mis en œuvre aujourd’hui ne portent pas leurs fruits. Les couvre-feux ne sont qu’une réponse temporaire. Je déplore le manque d’éducateurs spécialisés qui vont réellement sur le terrain, tissent des liens et accompagnement durablement les jeunes en difficulté. La multiplication des contrats aidés dans les structures empêche un réel travail de fond par de vrais professionnels de ces questions, je pense notamment aux référents familles dont l’action est essentielle. Enfin, chaque acteur doit se positionner sur son champ d’expertise, le secteur jeune est malheureusement délaissé aux Champs-Montants. Je reconnais que la raréfaction des deniers publics est un frein mais l’urgence est clairement visible aujourd’hui. Ce doit être une priorité politique.

Enfin, à celles et ceux, qui veulent gâcher la fête liée à la Coupe d’Afrique des Nations, je souhaite juste attirer leur attention sur ce qu’il se passe de l’autre côté de la Méditerranée. Les Algériennes et les Algériens se sont mobilisés et se mobilisent toujours, calmement et avec constance, pour enfin bénéficier d’un vrai régime démocratique. Alors, soyons à la hauteur et célébrons cet événement de ce grand continent sportif dignement !« .