MA avec Granit Montbéliard : « Concerto pour pirate », Orchestre Victor Hugo Franche-Comté

Avec son Concerto pour pirate, Dylan Corlay poursuit le voyage entamé en solitaire pour le spectacle L’îlot bassons, créé en 2010 et joué une centaine de fois, dans lequel il incarne Mordicus, musicien échappé d’un orchestre. Adieu queue-de-pie et routine du monde symphonique, le bassoniste, devenu pirate glaneur de sons, navigue sur sa culasse et vogue d’île en île à la recherche de sonorités inouïes et de musiques décalées. Lors de cette nouvelle escale, la terre d’accueil est peuplée de musiciens qui ressemblent, à première vue, au pingouin qu’il a été. Mordicus, apeuré mais intrigué, décide tout de même d’accoster. Ses appréhensions sont vite envolées car cet orchestre symphonique a soif de partage et d’étrangetés. Mais comment communiquer quand les mots n’ont pas d’effet ? Les sons et les gestes trouvent alors la place de déployer toutes leurs nuances et leurs reflets. Ce spectacle propose une forme de théâtre orchestral toute singulière. Les musiciens sont invités à faire résonner leurs instruments et leurs corps d’une étonnante manière et à incarner des personnages de l’histoire à part entière. Les rapports traditionnels entre orchestre, chef et soliste sont bousculés. Les costumes noir et blanc se parent d’un nouvel éclat. L’orchestre remue, l’orchestre scintille, l’orchestre respire. Dylan Corlay est un artiste aux multiples facettes qui aime marier ses savoir-faire à ceux d’autres matelots. En plus de l’équipage présent à ses côtés tout au long de la construction du spectacle (dramaturge, chorégraphe, costumière, scénographe, créateur lumières), le pirate a fait appel au talent du luthier Philippe Berne pour la conception et la fabrication de sa guitare préparée ainsi qu’au génie du marionnettiste Santiago Moreno afin de réaliser l’instrument d’homme-orchestre. Les Editions Lugdivine ont également été d’une aide précieuse pour dégotter des instruments traditionnels et incongrus. Le Concerto pour pirate est porté par un élan de partage universel. Côté spectateurs, il se laisse approcher par les petits, les grands, les habitués des concerts symphoniques et les amateurs de musiques éclectiques. Côté scène, il a été imaginé pour être interprété par les orchestres de toutes les contrées. La langue des sons et des gestes ne nécessite pas de traduction : toutes les oreilles et tous les yeux sont invités à embarquer.

« Concerto pour pirate », Orchestre Victor Hugo Franche-Comté, au Théâtre de Montbéliard, samedi 18 mai 2019 à 20h00.

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