Les Cités éducatives : la Petite Hollande Montbéliard éligible

dossier

(photo d'illustration)

« L’éducation est le premier terrain de cette bataille pour la mobilité géographique et sociale (…). Nous mettrons en place des grands projets éducatifs s’adressant à tous les niveaux scolaires de la maternelle à la terminale pour lutter contre le décrochage scolaire. Nous fédèrerons autour de ces projets les institutions, les acteurs culturels et sportifs et les familles et nous les doterons de moyens renforcés« , Emmanuel Macron, Président de la République, Roubaix-Tourcoing, le 14 novembre 2017.

« Lors de sa conférence de presse le 25 avril 2019 à l’Elysée, le Président de la République a fixé une ambition forte pour notre pays : redonner une espérance de progrès à chacun, en demandant à chacun le meilleur de lui-même. Au cœur de ce projet, il y a l’école qui doit être plus que jamais le creuset de notre République, de l’apprentissage du vivre-ensemble et de l’émancipation individuelle, avec une attention particulière pour les territoires fragiles. Car, depuis trente ans, les inégalités de destin ont progressé en France : selon l’endroit de naissance, sa famille, l’école fréquentée, les chances de réussite ne sont pas les mêmes. Dès son installation, le Gouvernement a fait de l’éducation dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville une priorité. Elle se traduit par des mesures concrètes et fortes : le dédoublement des classes qui bénéficie à près de 190 000 élèves de CP et de CE1 depuis la rentrée 2018/2019, l’augmentation sur 3 ans de la prime aux 60 000 personnels de l’éducation nationale exerçant dans les établissements REP+, les « devoirs faits », le « plan mercredi », le déploiement d’une offre de plus de 30 000 stages de qualité pour les élèves de 3ème des quartiers ou encore le renforcement du dispositif des médiateurs à l’école pour prévenir et gérer les conflits. Notre conviction est qu’il faut franchir un nouveau cap, rassemblant à partir du collège et des écoles, tous les acteurs partageant les valeurs républicaines et prêts à contribuer ensemble à l’éducation des enfants et des jeunes, en lien avec leurs familles. C’est l’ambition des Cités éducatives. Elle s’est forgée à partir d’initiatives menées sur le terrain par les élus locaux, les services de l’État et les associations à Grigny, à Clichy-sous-Bois ou encore à Nîmes. Elle a été portée dans le cadre du rapport réalisé par Jean-Louis Borloo et dans le cadre de la co-construction de la feuille de route gouvernementale pour les quartiers prioritaires menée par le ministère de la Cohésion des territoires. 80 territoires éligibles ont été sélectionnés après un travail fin avec les préfets et les recteurs. Nous proposons désormais aux collectivités, sans qui rien ne se fera, de s’engager dans cette démarche, au travers de l’élaboration d’une stratégie territoriale ambitieuse et partagée. L’État sera là pour les accompagner avec près de 100 millions d’Euros engagés sur les trois prochaines années et l’engagement de toute la communauté éducative« , Jean-Michel Blanquer, Ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse.

Les Cités éducatives visent à intensifier les prises en charges éducatives des enfants à partir de 3 ans et des jeunes jusqu’à 25 ans, avant, pendant, autour et après le cadre scolaire. Elles consistent en une grande alliance des acteurs éducatifs travaillant dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville : services de l’État, des collectivités, associations, habitants. À travers les Cités éducatives, le Gouvernement veut ainsi fédérer tous les acteurs de l’éducation scolaire et périscolaire, dans les territoires qui en ont le plus besoin et où seront concentrés les moyens publics. Un travail fin a été réalisé avec les préfets et les recteurs pour identifier 80 territoires cibles. Il s’agit de grands quartiers d’habitat social de plus de 5 000 habitants, présentant des dysfonctionnements urbains importants et avec des enjeux de mixité scolaire. Il a par ailleurs été tenu compte des enjeux d’aménagement du territoire et du volontarisme des élus locaux.

Le label « Cités éducatives » et les moyens supplémentaires affectés par l’État ne seront accordés qu’aux territoires éligibles où les acteurs du territoire proposeront une stratégie ambitieuse et partagée, avec une collectivité cheffe de file. L’ambition des Cités éducatives n’est pas d’être un dispositif de plus mais l’occasion de mieux coordonner et renforcer les dispositifs existants. L’enjeu est de pouvoir accompagner au mieux chaque parcours éducatif individuel, depuis la petite enfance jusqu’à l’insertion professionnelle, dans tous les temps et espaces de vie.

La sélection des territoires : la Petite Hollande de Montbéliard éligible

Le label d’excellence Cités éducatives sera attribué aux territoires qui montrent leur détermination à faire de l’éducation une grande priorité partagée. La sélection des territoires labellisés repose sur un référentiel qui met l’accent sur la qualité du diagnostic initial, la force du pilotage proposé, et la précision des indicateurs de suivi et de résultat. Les territoires doivent présenter les actions, moyens et indicateurs envisagés pour répondre à trois objectifs principaux : conforter le rôle de l’école, organiser la continuité éducative, ouvrir le champ des possibles.

Les Cités éducatives consistent en une meilleure coordination des dispositifs afin de parvenir à des « Territoires à haute qualité éducative ».

Conforter le rôle de l’école

Il s’agira de concevoir des perspectives de travail et d’envisager des actions cordonnées : rechercher une meilleure mixité sociale et scolaire en créant des filières et des formations innovantes et attractives ; améliorer le bien-être de tous, élèves et personnels, par la qualité et l’utilisation des locaux scolaires sur les temps périscolaires ; renforcer le suivi personnalisé des élèves en amont et sur la durée, avec un travail coordonné entre les cycles, avec les divers dispositifs culturels, éducatifs sportifs de prise en charge des jeunes sur les différents temps et l’ensemble du territoire ; encourager l’ambition scolaire avec accompagnement des élèves sur la persévérance et l’orientation ; encourager la coopération avec les parents ; renforcer les alliances éducatives à l’interne et avec les partenaires développement d’actions de formations communes afin de partager les enjeux et le sens des actions.

Promouvoir la continuité éducative

L’enjeu est aussi d’organiser autour de l’école la continuité éducative, afin de construire un lien continu avec les parents et les autres adultes pouvant contribuer à la réussite dès le plus jeune âge et dans le périscolaire : favoriser la socialisation précoce des enfants en créant de nouvelles places de crèches ; faciliter l’implication des parents et les conditions d’exercice de la parentalité en tendant l’opération « ouvrir l’école aux parents pour la réussite des enfants » (OEPRE) ; développer la prévention santé-hygiène avec dépistage précoce des troubles de santé et petits-déjeuners gratuits en lien avec la stratégie pauvreté ; favoriser la persévérance scolaire et la lutte contre le décrochage avec renforcement du programme de réussite éducative ; promouvoir l’éducation artistique et culturelle avec actions en lien avec les structures culturelles du territoire ; développer la pratique sportive et les activités de bien-être corporel par la promotion de la labellisation « Génération 2024 » entre le monde scolaire et le mouvement sportif ; mieux diffuser la culture scientifique et technique par des fablabs, tiers-lieux ; investir davantage les lieux et les temps où les services publics sont en retrait par le renforcement de la présence des adultes formés en soirée, les week-ends et pendant les vacances scolaires, pour éviter les replis communautaires et/ou identitaires ; développer l’accompagnement personnalisé des jeunes avec cordées de la réussite, tutorat, mentorat ; promouvoir les valeurs collectives et la prévention des risques par la promotion des valeurs républicaines.

Ouvrir le champ des possibles

L’un des enjeux majeurs de la « Cité éducative » est d’aider les enfants et les jeunes à trouver, dans leur environnement, les clés de l’émancipation. Les partenaires viseront ici à multiplier les opportunités d’ouverture et de mobilité sur le monde extérieur : faire découvrir les filières de formation et du monde du travail avec stage de 3ème, partenariats avec l’enseignement supérieur et le monde économique ; favoriser la maîtrise de la langue et lutter contre l’illettrisme et l’illectronisme ; aider à l’insertion professionnelle des jeunes sans qualification avec les écoles de la 2ème chance, établissements pour l’insertion dans l’emploi (Épide), écoles de production ; développer la mobilité et les rencontres avec voyages de découverte, mobilités scolaires et éducatives ; promouvoir l’ouverture culturelle et citoyenne avec service civique, actions d’entraide scolaire ou de solidarité, participation à la vie de la cité ; participer à la société numérique de demain avec fablabs, badges numériques ouverts ; offrir à tous un « droit à la ville » avec accessibilité des transports en commun et accès aux ressources culturelles et sportives de l’agglomération.

A travers les Cités éducatives, l’État vient soutenir, faciliter et généraliser une dynamique déjà initiée par des acteurs du terrain, au plus près des habitants des quartiers prioritaires de la politique de la ville. Les collectivités ont jusqu’au 30 juin 2019 pour déposer des avant-projets, labellisation officielle en juillet 2019, rentrée des cités éducatives labellisées en septembre 2019, élaboration des projets de cité éducative en septembre-décembre 2019, contractualisation en 2020-2022.

(texte Ministère de l’Education nationale, Ministère de la Cohésion des Territoires et des Relations avec les Collectivités territoriales, Ministère chargé de la Ville et du Logement)