Issus de la pièce Musée haut, musée bas de Jean-Michel Ribes, Sulki et Sulku passent au premier plan dans ces conversations intelligentes. Les deux énergumènes à la langue bien pendue excellent dans l’art du coq à l’âne. Leurs joutes oratoires, ironiques, insolentes et loufoques sont à mourir de rire. Dans la foulée de Musée haut, musée bas, Jean-Michel Ribes convoque Sulki et Sulku, deux personnages qui y figuraient en tant qu’œuvre d’art. L’un grand dégingandé (Romain Cottard), l’autre petit et sec (Damien Zanoly), Sulki et Sulku sont amis depuis longtemps, ils ont des opinions mais ils parlent aussi souvent pour ne rien dire. Ergotant sur tout et n’importe quoi dans un décor de musée high-tech… sans tableau, Sulki et Sulku ont pour mission de « désennuyer », d’apporter de la joie, d’offrir une sorte d’issue de secours à une société quelque peu encombrée… Ce sont deux ennemis jurés de l’esprit de sérieux, des personnages jubilatoires, des guerriers de la joie. Et on se laisse embarquer dans leur désopilant univers parallèle lorsque Sulki déclare : « un voisin de palier dont les cheveux changent de couleur tous les mardis ; une amie qui aboie en éternuant ; un coiffeur dont les oreilles s’allument quand on le contredit ; tu imagines le temps que ça prendrait s’il fallait qu’on m’explique les raisons de tout ça ? Non, je ne pose plus de questions Sulku, je prends la vie comme elle vient ! » Jean-Michel Ribes dit d’eux qu’ils sont « d’utiles gilets de sauvetage servant à ne pas sombrer dans nos habituelles certitudes ». Ces deux-là font la paire, il n’y a pas de doute. Une fois lancés, rien ne les arrête et on se régale de leurs élucubrations absurdes, moqueuses et terriblement drôles.
Jean-Michel Ribes, « Sulki et Sulku ont des conversations intelligentes » au Théâtre de Montbéliard samedi 24 novembre 2018 à 20h.
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