Rugby, Fédérale 3 : l’EMBAR se donne de l’air (EMBAR 15-15 Nancy)

Rugby, Fédérale 3 : EMBAR 15-15 Nancy, ce dimanche 18 novembre 2018. Pour l’EMBAR : 3 essais de Jeannin (2’), Malbert (60’) et Auvillain (71’). 2 pénalités (8’, 26’) et 2 transformations (2’, 60’) de Vincent.

C’était pour l’EMBAR le match à ne pas perdre pour éviter de plonger dans le doute, et les hommes de Jean-Jacques Abbamonte ont rempli leur contrat. Ils se sont ainsi donné de l’air au classement, puisqu’ils comptent désormais 9 points d’avance sur le premier reléguable. Mais ils ont obtenu ce résultat au terme d’un match inclassable, qu’on les a parfois imaginé remporter largement, avant de craindre de les voir le perdre… En d’autres terme, ils ont parfaitement illustré cette après midi l’adage « Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? ». Et pourtant, on aurait difficilement pu imaginer meilleure entrée en matière. Un en-avant nancéen consécutif à la réception du coup d’envoi nord-comtois, un départ derrière la première mêlée, et au terme d’une combinaison bien huilée Jeannin signait son retour dans le groupe d’un essai transformé par Vincent. Après 2 minutes de jeu, les visiteurs comptaient déjà 7 points de retard, et tels les bleus de samedi soir ne semblaient pas tout à fait descendu de leur bus. Et comme les 20 minutes suivantes confirmaient cette première belle impression, on se prenait même a rêver dans le Stade de Coubertin d’un match facile. S’il ne faisaient rien de génial, les rouge et bleu avaient en effet la main sur le ballon. Dominateurs en touche et en mêlée, ils laissaient à Vincent le soin de faire enfler le score au pied (13-0, 26’). Sur le renvoi toutefois, les nancéens rappelaient à tous qu’ils n’étaient pas venus à Belfort pour le plaisir de croiser des gilets jaunes sur la route : sur le renvoi, une pénalité permettait ainsi à Fumex d’ouvrir le compteur de son équipe (13-3), avant que ses coéquipiers ne remettent nettement la main sur le ballon. Désormais capables d’enchaîner les temps de jeu, les lorrains justifiaient enfin leur réputation d’équipe « joueuse », et mettaient au supplice des nord-comtois qui semblaient alors oublier toutes les bases qui avaient fait leur bonheur en début de match. C’est ainsi que la première période s’achevait logiquement par un essai en contre de Dumay, suite à un turn-over assassin à 50m de la ligne de l’entente. Même si la réussite fuyait encore le buteur nancéen, ses couleurs étaient bel et bien revenues dans la partie lorsque l’arbitre sifflait la pause (13-8). Et les premières minutes du second acte n’étaient pas de nature à rassurer les supporters belfortains : sur une relance de Speletz depuis ses 22 m, les nord comtois évitaient ainsi in-extremis d’encaisser un essai assassin. Ils allaient devoir ensuite s’employer à défendre pendant 20 bonnes minutes, incapables de remettre la main sur le ballon ou de revenir durablement dans le camp adverse. Heureusement, leur courage et leur engagement compensaient leurs erreurs de placement, et comme Nancy ne parvenait toujours pas à être efficaces, le cap de l’heure s’approchait sans que rien ne soit marqué. C’est alors qu’intervenait ce qu’on retiendra sans doute comme le tournant du match voire de la saison. Sur un ballon relâché par Nancy dans les 22m adverses, la défense nord-comtoise dégageait au pied avant de mettre sous pression l’arrière garde lorraine sur ses 22m. Ejectée du ruck sous la pression, la balle échouait finalement dans les mains de Malbert, qui lancé comme un frelon aplatissait et soulageait un Stade de Coubertin pourtant frigorifié (20-8, 60’). Dès lors, la partie changeait d’âme une nouvelle fois. L’EMBAR jouait de nouveau en avançant, et les temps de jeu s’enchaînaient jusqu’à permettre à Auvillain de creuser l’écart après une nouvelle action décisive de Malbert (25-8). Soulagés, les supporters de l’EMBAR se prenaient même à rêver d’un bonus défensive, avant qu’une erreur défensive de leurs favoris ne douche à nouveau leur enthousiasme en s’achevant par un essai en force de Rouyer (25-15, 75’). Il ne restait plus dès lors aux coéquipiers de Thomas Vincent qu’à gérer leur avantage pour éviter un retour de leurs hôtes dans le bonus défensif… ce qu’ils eurent le bon goût de réussir sans trop faire trembler le stade. Une fois n’est pas coutume.

(texte EMBAR)