Rugby, Fédérale 3 : l’EMBAR avec les tripes (Couches 17-19 EMBAR)

Rugby, Fédérale 3 : Couches 17-19 EMBAR, ce dimanche 21 octobre 2018. Pour Couches : 2 essais de Roumani (60’) et de pénalité (69’), 1 transformation et 1 pénalité (76’) de Ragot. Pour l’EMBAR : 1 essai de Champomier (42’), 1 transformation et 3 pénalités (21’, 53’ & 81’) de Danil.

Après sa prestation encourageante la semaine précédente face à Lons, et à la faveur du retour de certains blessés, l’EMBAR se déplaçait avec une petite idée derrière la tête en terre couchoise, où elle se rendait pour la première fois de sa jeune histoire. Au terme d’un match intense et courageux, à défaut d’avoir toujours été maîtrisé, elle revient dans le nord-Franche-Comté avec une victoire aussi précieuse pour le moral que pour son classement. Les connaisseurs du rugby bourguignon leur avaient promis des émotions sur ce stade chargé d’histoire, nos joueurs ont été servis. Devant un public nombreux et fervent, ils ont eu affaire comme prévu à 15 gaillards qui adorent l’affrontement et le jeu d’avant, pour ne pas dire le jeu d’antan, et maîtrisent tellement les ballons portés qu’ils sont même capables d’en abuser. Les rouge et bleu ne détestent pas non plus ce genre de défi, et ils ont souvent tenu la dragée haute aux locaux dans la bataille des rucks, ou dans la défense sur les « cocottes » locales, un seul essai encaissé pour une bonne dizaine de tentatives au total. Verrouillée à double tour, la première période avait été globalement équilibrée, et seule une pénalité de Danil avait meublé le score. Suite à cette ouverture du score, les locaux avaient bien imposé ensuite une séquence défensive de plus d’un quart d’heure à l’EMBAR, mais sa défense avait tenu bon, et on se demandait déjà dans les tribunes si l’entêtement couchois à vouloir franchir la ligne sur les ballons portés ne finirait pas par jouer des tours à cette équipe. La deuxième mi-temps commençait comme s’était achevée la première : Couches campait dans la camp nord comtois dès le coup d’envoi, mais ne réussissait pas plus à passer en force qu’en première période. Pire même, la fatigue se faisait déjà sentir, et les ballons lâchés se multipliaient. Sur l’un d’entre eux, Hirsinger choisissait de pousser au pied et gagnait ainsi une bonne quarantaine de mètre avant que le ballon ne soit récupéré par les rouge et bleu, et que Champomier ne franchisse en force les cinq derniers mètres qui le séparaient de la base du poteau adverse. Comme Danil, après avoir transformé, ajoutait 3 points sur une pénalité moins de 10 minutes plus tard, on se prenait à rêver d’un exploit pour les nord-comtois. Fidèles à leur réputation, les locaux ne baissaient toutefois pas les bras, et en moins de 10 minutes ils reprenaient les devants. Sur un ballon perdu au centre du terrain par l’EMBAR tout d’abord, un coup de pied du 9 local dans le dos de la défense permettait à Roumani de relancer son équipe, avant qu’un ballon porté écroulé devant la ligne comtoise n’oblige logiquement l’arbitre à accorder un essai de pénalité (14-13, 69’). Comme inspirés par ce stade et ses valeurs, les ententistes refusaient néanmoins de capituler. Deux minutes après ce premier coup du sort. Ils reprenaient ainsi position dans le camp adverse, et finissaient par obtenir une pénalité à longue distance, transformée par un Danil dont la réussite agaçait de plus en plus le public local. On entrait alors dans 10 dernières minutes de folie furieuse. Dans une ambiance de corrida, chaque équipe cherchait le KO. On pensait qu’il était trouvé par le buteur local sur une nouvelle pénalité à 4 minutes du terme… Pour ne pas faire contraste avec l’environnement tauromachique, l’arbitre démontrait pour finir qu’il avait une belle paire de cojones : sur la dernière possession de l’EMBAR entamée sur une touche, elle enclenchait à son tour un ballon porté, son bras tendu donnait aux visiteurs une pénalité en médiocre position. Lorsque qu’un en-avant volontaire venait interrompre le premier avantage à 22m face aux poteaux, il ne tremblait pas et donnait le coup de sifflet qui pouvait faire basculer le match. Carlos Danil, encouragé par le nombreux public, ne flanchait pas non plus et offrait ainsi à l’EMBAR la conclusion que méritait son match solide.