Martial Bourquin : “Peugeot Scooters Mandeure, plusieurs points à surveiller dans le futur plan social »

Martial Bourquin, Sénateur du Doubs (photo Facebook Martial Bourquin)

Martial Bourquin, Sénateur du Doubs, s’exprime sur Peugeot Scooters Mandeure :

« L’annonce de 90 suppressions de postes est ressentie dans l’entreprise et la région comme un nouveau coup dur porté à l’emploi. A Beaulieu-Mandeure l’absence de politique industrielle depuis des années a conduit à cette situation. Elle est souvent ressentie comme une fatalité. Les pertes de l’ entreprise de Beaulieu-Mandeure sont évoquées pour légitimer ce plan social. Pourtant à y regarder de près ce déficit est dû essentiellement aux délocalisations massives en Chine. En effet, la Chine fabrique une grande majorité des véhicules Peugeot Scooters vendus en Europe. Pour fabriquer en France à des prix concurrentiels par rapport à la Chine il aurait fallut investir lourdement à Mandeure, ça n’a pas été fait. Les groupes Mahindra et PSA sont les principaux responsables de la situation actuelle. Comme toujours ce sont les salariés qui font les frais de ces errements et de ces calculs qui fragilisent notre région et notre pays.

Durant la dernière réunion en sous-préfecture, il y a eu de la part de la direction des propos très généraux sur un projet industriel concernant le groupe Peugeot Scooters. Les choses ne sont pas claires pour le site de Mandeure. Elles devront être clarifiées. Un affaiblissement par les suppressions de poste met un peu plus en danger le site. Aura-t-il le périmètre nécessaire pour continuer à exister ? La question mérite d’être posée, la direction n’a pas dissipée nos interrogations ni celles du personnel.

Plusieurs points sont à surveiller dans le futur plan social :
– les carrières longues devront pouvoir bénéficier d’un départ anticipé sans perte de revenu ;
– les ruptures conventionnelles doivent être absolument une décision libre et consentie par les salariés, nous demandons la plus grande vigilance de l’Etat sur cet aspect ;
– les autres salariés doivent être tous reclassés dans le groupe PSA sur notre territoire, il ne saurait y avoir de licenciements secs, personne ne doit rester au bord de la route.

La direction a fait part de l’impossibilité pour elle de parvenir à supprimer 90 postes sans licenciement. Il faudra pourtant bien y parvenir. Nous connaissons le calvaire des personnes de plus de 50 ans pour retrouver un emploi dans notre bassin industriel. Organiser un tirage au sort pour désigner les malheureux qui perdront leur emploi ne grandirait pas ceux qui en sont les instigateurs et qui sont responsables de la situation d’aujourd’hui. L’heure est à la vigilance« .