Frédéric Barbier : « Peugeot Scooters Mandeure, le coup dur »

Frédéric Barbier, Député de la 4ème Circonscription du Doubs (photo Facebook "Frédéric Barbier")

Frédéric Barbier, Député de la 4ème Circonscription du Doubs, s’exprime sur Peugeot Scooters Mandeure :

« C’est à la veille des congés, selon une bonne vieille pratique déplorable, que les nouvelles viennent de tomber et le moins que l’on puisse dire c’est qu’elles ne sont pas bonnes. Cela fait plus de 4 ans que le dossier Peugeot Scooters me préoccupe grandement. Il requiert une attention et une vigilance particulière, tant le chaud et le froid ont été soufflés ces dernières années sur cette entreprise, laissant les salariés naviguer à vue entre espoirs et déceptions. Aujourd’hui, malgré la stratégie industrielle et commerciale pour les 5 ans à venir qui vient d’être dévoilée, je constate amèrement que les engagements qui ont été pris n’ont pas été tenus. La situation n’est pas du tout stabilisée, bien au contraire. La feuille de route, qui était de rapatrier certains modèles pour assurer une charge de production suffisante à l’usine, n’a pas été respectée. Et maintenant, ce sont les salariés qui vont payer les pots cassés. Ce n’est pas admissible.

Que l’on souhaite adopter une nouvelle stratégie avec une diversification et une montée en gamme, soit, mais pas au détriment de l’entreprise et de ses salariés. On ne peut laisser l’usine s’affaiblir durant sa phase d’adaptation. Or, on ignore tout de ce qui est prévu pendant ce laps de temps. Le flou persiste et je maintiens que si l’Indien Mahindra, actionnaire à 51%, est l’auteur principal du préjudice, j’estime que PSA, actionnaire à 49%, a également sa part de responsabilité. D’autant que l’on avait tous les ingrédients pour donner un nouvel élan à cette unique filière du scooter en France : la marque Peugeot qui est revenue au premier plan et a renoué avec le succès ; la matière grise détenue par PSA ; les bureaux d’études performants existant déjà à Peugeot Scooters ; une main d’œuvre qualifiée avec un savoir-faire reconnu.

A présent, l’ultime question que l’on doit sérieusement se poser avec la direction, Mahindra, PSA, les organisations syndicales et les autorités, c’est de savoir si nous sommes capables de travailler, ensemble, d’arrache-pied afin de développer et promouvoir en France une vraie filière industrielle du 2 et 3 roues, de bonne gamme. C’est à mon sens la clé de la relance. Encore faut-il avoir d’un côté une longueur d’avance ce qui nécessite d’y mettre les moyens et surtout de l’autre une véritable volonté économique et politique.

Je rencontrerai dans les prochains jours les organisations syndicales, ainsi que la direction avec qui je suis en contact permanent. J’interpellerai également Monsieur Bruno Le Maire, Ministre de l’Economie, car tout doit être mis en œuvre pour préserver ce bijou industriel de notre territoire« .