Martial Bourquin : « le cri d’alarme des EHPAD »

(photo Facebook "Ville d'Audincourt")

Martial Bourquin, Sénateur du Doubs, s’exprime sur la situation des EHPAD :

« Un mouvement de grève sans précédent a lieu ce mardi 30 janvier 2018 dans l’ensemble des 6 900 établissements. Si ce ras le bol général explose aujourd’hui, le malaise chez les personnels soignants de ces établissements dure, reconnaissons le, depuis de nombreuses années. Ainsi, les constats sont alarmants :
– le taux d’encadrement en France est de 0,57 soignant pour un résident alors que par exemple le ratio dans les pays nordiques est de un soignant pour un résident
– un tiers des établissements sont dépourvus de médecins coordinateurs et les sous-effectifs la nuit deviennent chroniques
– le taux d’accidents du travail et de maladies professionnelles est de 9,4% dans le secteur des services et soins à la personne , beaucoup plus que dans le secteur des BTP.

A ces signaux d’alarme, s’ajoute une hausse significative de l’âge d’entrée dans les EHPAD qui confronte le personnel à des personnes de plus en plus dépendantes. L’aide proposée aujourd’hui par la Ministre de la Santé de 50 millions d’Euros supplémentaires pour répondre à ce malaise et donner des conditions de fin de vie décentes à nos aînés est très largement insuffisante voire insignifiante. Pour comparaison, la dotation de trois aides-soignants supplémentaires dans chaque EHPAD coûterait 700 millions soit 22% de la suppression de l’ISF ! Et je ne parle pas de la Flat tax qui est souvent perçue comme « une bombe à retardement » pour les finances publiques…

La priorité de ce gouvernement n’est clairement pas les plus faibles mais bien les premiers de cordée. Entre la hausse de la CSG et le désintérêt pour les EHPAD, le gouvernement néglige les personnes âgées, des personnes qui ont participé à la reconstruction de notre pays. Force est de constater que malgré les coups de communication, la politique libérale d’En Marche laisse clairement de côté les plus fragiles et privilégie ceux qui vont bien. En tant que socialiste, pas plus hier qu’aujourd’hui, je n’accepte cette politique de creusement des inégalités. Avec la reprise de la croissance, l’heure est à une plus juste redistribution des richesses« .