Non au harcèlement à l’école : appelez le 3020

« Le harcèlement peut être présent partout, dans les écoles, les collèges, les lycées. Il peut littéralement miner la vie de nos enfants. Les violences répétées, qu’elles soient verbales, physiques ou psychologiques, dans la cour ou sur internet, dans les couloirs ou à la cantine, sur le chemin de l’école sont inacceptables. Pour lutter contre ces pratiques intolérables, les adultes doivent être unis dans les écoles et les établissements pour protéger les victimes, dès les premiers signes, et empêcher les harceleurs. Rompre avec les logiques de harcèlement, c’est aussi prévenir en luttant contre toutes les représentations qui peuvent conduire un enfant à ne pas respecter son camarade. Dans l’École de la confiance que nous voulons faire émerger, chacun a une place, et chacun apprend à se respecter en respectant l’autre. Face au harcèlement, personne ne doit rester seul, c’est pourquoi l’Éducation nationale a mis en place un numéro vert, le 3020, pour que ceux qui ont le sentiment d’être harcelés puissent trouver écoute et conseils. Il est très important que les témoins du harcèlement brisent le silence et viennent en aide aux victimes. C’est ensemble, unis, que nous pourrons faire reculer ce fléau. C’est pourquoi nous affirmons haut et fort : le harcèlement, pour l’arrêter, il faut en parler« , Jean-Michel Blanquer, Ministre de l’Éducation Nationale.

Le harcèlement, c’est quoi ?

Le harcèlement se définit comme une violence répétée qui peut être verbale, physique ou psychologique. Cette violence se retrouve aussi au sein de l’école : elle est le fait d’un ou de plusieurs élèves à l’encontre d’une victime qui ne peut se défendre. Lorsqu’un enfant ou un adolescent est insulté, menacé, battu, bousculé ou reçoit des messages injurieux à répétition, on parle donc de harcèlement. Insidieusement, ces agressions répétées impactent sensiblement l’enfance et l’adolescence de près de 700 000 élèves environ, toutes catégories sociales confondues (Source enquête victimation 2015 – DEPP).

La perception d’une différence chez l’autre et la stigmatisation de certaines caractéristiques servent souvent de prétexte pour les élèves intimidateurs. Cette différence, très subjective, va varier d’un groupe à un autre. L’apparence physique (poids, taille, couleur ou type de cheveux), l’orientation sexuelle ou supposée (garçon jugé trop efféminé, fille jugée trop masculine, sexisme), un handicap (physique, psychique ou mental), un trouble de la communication qui affecte la parole (bégaiement/bredouillement), l’appartenance à un groupe social ou culturel particulier, des centres d’intérêts différents sont autant de motifs choisis par le groupe pour isoler et nuire à la victime des attaques.

Avec l’utilisation permanente des nouvelles technologies de communication (téléphones, réseaux sociaux numériques), le harcèlement entre élèves se poursuit en dehors de l’enceinte des établissements scolaires. On parle alors de cyber-harcèlement. Le cyber-harcèlement est défini comme « un acte agressif, intentionnel perpétré par un individu ou un groupe d’individus au moyen de formes de communication électroniques, de façon répétée à l’encontre d’une victime qui ne peut facilement se défendre seule ». Le cyber-harcèlement se pratique via les téléphones portables, messageries instantanées, forums, chats, jeux en ligne, courriers électroniques, réseaux sociaux, site de partage de photographies etc.

Il peut prendre plusieurs formes telles que :
– les intimidations, insultes, moqueries ou menaces en ligne ;
– la propagation de rumeurs ;
– le piratage de comptes et l’usurpation d’identité digitale ;
– la création d’un sujet de discussion, d’un groupe ou d’une page sur un réseau social à l’encontre d’un camarade de classe ;
– la publication d’une photo ou d’une vidéo de la victime en mauvaise posture ;
– le sexting, contraction de « sex » et « texting » défini comme « des images produites par les jeunes (17 ans et moins) qui représentent d’autres jeunes et qui pourraient être utilisées dans le cadre de la pornographie infantile » (source : enquête internationale 2012).
Si le harcèlement touche des élèves en particulier, il s’inscrit dans un contexte plus large qu’il est indispensable de prendre en compte.

Le harcèlement se développe en particulier :
– lorsque le climat scolaire de l’établissement est dégradé : les adultes doivent créer les conditions pour que l’ambiance dans l’établissement soit propice à de bonnes relations entre les élèves et entre les adultes et les élèves
– lorsque les situations de harcèlement sont mal identifiées par l’équipe éducative : il est indispensable que les parents et les élèves ne soient pas démunis face au signalement d’une situation de harcèlement et que les sanctions soient adaptées et éducatives. Le harcèlement, dans ses formes classiques ou plus contemporaines, entraine très souvent une dégradation rapide des conditions de vie des jeunes avec une altération de leur santé physique ou mentale. Ces méfaits déclenchent très souvent un processus de déscolarisation. Les enjeux, pour notre École et plus largement notre société, sont multiples et de taille. La lutte contre le harcèlement nécessite un travail collectif, fondé sur la confiance avec les familles et les partenaires de l’École afin de préparer une société fondée sur des relations apaisées.

Quelle politique globale d’amélioration du climat scolaire ?

À partir des observations de la recherche, les politiques de prévention efficaces intègrent le déploiement de plans d’actions contre le harcèlement dans un cadre global d’amélioration continue du climat scolaire. Depuis 2010, le ministère a pris la mesure de l’extrême sensibilité et de l’ampleur du sujet et des mutations technologiques amplifiant ces phénomènes. Il met en œuvre une politique publique d’envergure qui doit permettre la détection précoce de ces situations et l’assurance d’une meilleure prise en compte.

La démarche d’amélioration du climat scolaire pour les écoles, les collèges et les lycées constitue un élément majeur de la prévention et de la lutte contre le harcèlement : l’article R.421-20 du code de l’éducation prévoit la mise en place d’un plan de prévention des violences, incluant un programme d’action contre toutes les formes de harcèlement, dans tous les établissements scolaires. L’article D.411-2 du code de l’éducation indique également que le conseil d’école doit entreprendre des démarches de prévention des violences et du harcèlement.

Le travail sur les différentes composantes du climat scolaire implique les parents d’élèves, ainsi que les partenaires de l’école. L’attention prêtée à la qualité de vie et au bien-être des élèves va de pair avec celle qu’on porte à la justice en milieu scolaire : cette dernière impose de veiller à ce que les règles de vie et la loi soient connues et aient fait l’objet d’une appropriation par tous – professionnels et élèves – et qu’elles soient appliquées de manière rigoureuses et juste à la fois.

Il est important de contribuer à rendre les élèves capables de veiller à la qualité des relations interpersonnelles, de respecter autrui, d’être responsables du groupe, de prendre les initiatives qu’il faut pour soutenir, aider, consoler ceux de leurs pairs qui sont victimes, et de raisonner ceux qui sont auteurs de harcèlement.

Être témoin de harcèlement est fréquent, et il n’est pas toujours facile de trouver les gestes, les mots, les postures qu’il faut lorsque l’on a connaissance d’une situation : ce sont des choses qui s’apprennent. Au-delà des contenus d’apprentissage, les démarches d’enseignement peuvent aussi permettre d’instaurer la coopération et la confiance au sein des classes. La relation pédagogique et éducative instaurée par les professionnels avec les élèves y contribuent aussi, de même qu’elles doivent prendre en compte les vulnérabilités de certains élèves.

infos > appelez le 3020 ou www.nonauharcelement.education.gouv.fr