F. Barbier et D. Sommer écrivent à Carlos Tavarès au sujet du plan de départs volontaires à PSA

Frédéric Barbier, Député de la 4ème Circonscription du Doubs, et Denis Sommer, Député de la 3ème Circonscription du Doubs, ont adressé un courrier à Carlos Tavarès, Président du Groupe PSA, au sujet du plan de départs volontaires (notre info du 02/01/2018), courrier également co-signé par Barbara Bessot-Ballot et Christophe Lejeune, Députés de Haute-Saône :

« Monsieur le Président,

Le groupe PSA s’apprête à mettre en place un plan de départs volontaires qui devrait concerner, pour l’essentiel, des personnels des ressources humaines, des études et des finances et s’appuyer sur les ruptures conventionnelles collectives. Vous engagerez le 9 janvier prochain les discussions avec les organisations représentatives du personnel de votre groupe.

Les éléments d’information actuellement disponibles à propos de ce plan appellent plusieurs remarques qui sont autant de questionnements qui nous ont été exprimés dans nos circonscriptions du Nord-Franche-Comté par les organisations syndicales, dans leur diversité.

1- Le plan de départs volontaires doit être ouvert aux personnels de production. Celles et ceux qui ont connu le travail posté, de nuit, en chaines de montage doivent pouvoir bénéficier des mesures d’âge dans un cadre qui préserve leurs droits à la retraite.

2- Le site de production de Sochaux assoit son développement sur une politique de l’emploi essentiellement tournée vers l’intérim. On peut pourtant craindre que compter 50% du personnel de production en intérim, comme c’est le cas aujourd’hui, soit peu compatible avec les objectifs industriels et financiers du groupe PSA. Les coûts liés à la rémunération des sociétés de travail temporaire conduisent à une hausse de la masse salariale de 20 à 30%. C’est très paradoxal dans un contexte où est pointé du doigt par les dirigeants de grandes entreprises un coût du travail en France jugé trop élevé. En outre, la sécurisation des emplois par des embauches en CDI permet seule la fidélisation des salariés, leur montée en compétences dans le temps et leur appropriation des enjeux industriels du groupe sur les moyens et longs termes. Cet « esprit d’entreprise » a fait la richesse de PSA au fil des générations et il a assit la motivation et la fierté de dizaines de milliers de salariés au cours des dernières décennies. Il serait très préjudiciable qu’il soit affaibli par un recours abusif et systématique au travail temporaire, notamment en période de forte croissance du chiffre d’affaire de votre groupe (+31,4% au 3ème trimestre 2017) conjuguée à une discipline renforcée de prix et de coûts qui impacte l’ensemble de la filière automobile.

3- La stratégie de PSA en matière de recherche et développement doit être clarifiée. L’impact de l’achat d’Opel sur l’activité et l’emploi dans les centres de R&D en France et en Allemagne ainsi que la charge de travail future des Bureaux d’Etudes Extérieurs méritent des précisions dans une période où les constructeurs accélèrent leurs investissements sur la motricité électrique et la pile à combustible.

Nous saluons les effets très positifs du plan Push to Pass et les choix stratégiques et industriels qui ont été opérés sous votre autorité. Nous nous réjouissons du succès du groupe PSA, notamment de sa division automobile, dont le chiffre d’affaire connaît une hausse très sensible (+11,6% au 3ème trimestre 2017). Cela vaut tout particulièrement pour le modèle 3008 dont nous mesurons l’excellence au rythme de production de l’usine de Sochaux.

Cette belle santé de votre groupe doit permettre la poursuite de vos projets d’investissements. Elle doit permettre aussi, nous en formulons le vœu, de répondre aux trois interrogations que nous vous adressons et d’entendre les attentes des salariés de votre groupe.

Vous remerciant des éléments de réponse que vous pourrez nous apporter, nous vous prions de croire, Monsieur le Président, à l’expression de nos sentiments les meilleurs« .