Pavillon des Sciences Montbéliard : nouvelle exposition « Matières à histoires »

Le Pavillon des Sciences de Montbéliard présente une de ses deux nouvelles expositions “Matières à histoires”, accessible du 27 mars 2017 au 3 septembre 2017. Qui sait dire aujourd’hui comment sont fabriqués la plupart des objets de notre quotidien ? Et quels sont leurs matériaux de bases, produits à partir de quelles matières premières… Un vêtement nécessite des textiles, provenant souvent de matières végétales. Un outil en métal est l’aboutissement de processus complexes, de l’extraction d’un minerai à la mise en forme finale. L’exposition propose de (re)découvrir les techniques de production de quelques objets du quotidien, en revenant à leurs origines, aux techniques premières de leur fabrication. Cette exposition a été conçue et réalisée en partenariat avec l’Institut National de Recherches Archéologiques Préventives (INRAP). A partir de 8 ans.

Dans un monde de plus en plus connecté, l’être humain est pourtant de plus en plus déconnecté des matières qui l’entourent dans sa vie de tous les jours. Prenons quelques objets simples du quotidien (un jeans, une tasse, un livre…). « Comment c’est fait ? » : peu de personnes, enfants comme adultes, sont capables de retrouver la matière première dont ils sont issus, sans parler de l’ensemble des procédés mis en oeuvre jusqu’à l’objet fini. De cette constatation naît toute une série de questions sur les objets qui nous environnent, sur ce qu’ils disent de notre civilisation, de notre rapport à leur importance, leur gaspillage ou leur recyclage.

Dans cette quête de sens, le Pavillon des Sciences et l’Institut National de Recherches Archéologiques Préventives (INRAP), se sont associés pour créer une exposition sur la matière et les matériaux au cours des âges. En effet, il est quelquefois préférable de porter un regard sur le passé pour mieux appréhender notre présent. Et ainsi reconstruire toute l’évolution des techniques qui se sont succédées pour aboutir aux objets actuels, pour tenter d’en comprendre l’origine, les différentes formes, les différentes matières qui les ont modelés suivant les époques.
La matière première permettant de produire un objet n’est pas choisie au hasard. Ce choix est le résultat d’un équilibre entre usage adapté à l’objet et facilité à se la procurer, physiquement et géographiquement. On imagine aisément que, très tôt, pour confectionner des objets coupants en pierre, les hommes ont cherché des roches dures à proximité de leur lieu de vie. Pourtant on trouve des lames de poignard faites avec une roche qui vient du Mont Viso (Italie) jusqu’en Ecosse. Comme si ces poignards ne pouvaient être faits qu’avec cette roche, comme une mode. Il est aussi indéniable que les objets se vendent, s’échangent et que la matière voyage depuis très longtemps.

Les matériaux utilisés de nos jours sont d’une très grande variété, mais peuvent être groupés en quelques grandes familles. Dans cette exposition seront évoqués sur de grands éléments de mobilier cinq de ces familles : textiles, céramiques, papiers, métaux, plastiques.
Tout au long de l’exposition, la manière dont les spécialistes ont pu reconstituer ces méthodes et leurs évolutions permettra aux visiteurs de mieux comprendre la fascinante capacité de l’humanité à utiliser les ressources dont elle dispose. Peut-être que, fort de la prise de conscience de cet héritage, porterons-nous sur les objets qui nous entourent un regard différent ?

Textiles

L’invention des textiles est très ancienne. Mais comment les archéologues peuvent-ils reconstituer l’histoire de matériaux qui se conservent très mal ? C’est souvent par les empreintes laissés lors de leur décomposition, mais aussi par les outils qui servaient à leur production. Du fruit du cotonnier, sont tirées les fibres qui protègent ses graines. Ce sont ces fibres, d’un blanc « cotonneux », seront cardées, filées, teintes, avant d’être tissées. Le visiteur sera invité à découvrir trois grandes façons de tisser, donnant trois types de tissus différents : la toile, le satin et la serge, ou sergé. C’est sur un vrai métier à tisser qu’il pourra se rendre compte de la difficulté de ce processus. Ensuite, à l’aide d’une loupe monoculaire, il pourra observer des échantillons de textiles différents. Enfin, en utilisant des pièces de toile « denim », un sergé particulier, il pourra confectionner un jeans !

Céramiques

Avant même l’utilisation des métaux, l’humanité s’était emparée des arts du feu en fabricant les premiers objets en terre cuite. Une matière résistante, qui permet aux archéologues de raconter une partie de l’histoire des civilisations. Un mélange de terres, réduites en poudre, mouillé avant d’être façonné et cuit, voilà un résumé de la production de céramiques. Mais après la mise en forme, qu’elle soit artisanale, sur le tour du potier par exemple, ou industrielle, par moulage il faut cuire l’objet de terre crue. A partir de fours « interactifs », le visiteur pourra expérimenter les effets de la température de cuisson et découvrir l’étape de « glaçurage » qui assure la finition et le décor des céramiques de notre quotidien.

Papiers

C’est un matériau si banal aujourd’hui, que l’on oublie la complexité de sa fabrication. Et qu’avant d’en arriver au papier actuel, bien des matériaux ont étés utilisés comme support du dessin et de l’écriture. La pierre, le terre humide puis le papyrus ou le parchemin ont permis de transmettre aux archéologues les éléments écrits de notre histoire. Un simple morceau de bois, réduit en poudre, mélangé à de l’eau, puis cuit et malaxé voire ayant subi un traitement chimique et voilà de la pâte à papier ! Pour la transformer en feuille, il faudra au visiteur choisir entre plusieurs techniques de mise en forme. Ensuite, un système de rouleaux métalliques chauffant pressera et sèchera le papier ainsi obtenu. Quelques types de papiers, modernes et anciens seront présentés dans un grand livre. Et c’est en déchirant et on l’observant à la loupe que l’on visualisera le secret de la résistance, de la souplesse et de la facilité du recyclage du papier : la fibre de cellulose, fabriqué par les végétaux lors de leur croissance.

Métaux

Même si la maitrise des métaux s’est faite d’abord par celle du cuivre, du bronze, du laiton… c’est le fer qui est le métal le plus utilisé de nos jours, sous la forme d’acier. A partir de minerai de fer et de coke (du charbon « précuit »), le visiteur devra lancer la production de fonte dans un haut-fourneau, puis d’acier dans un convertisseur. Il pourra la visualiser grâce à des vidéos montrant que les aciéries actuelles sont des lieux d’une magie étonnante. Ensuite, il lui faudra sélectionner quelle méthodes de mise en forme (forgeage, laminage, emboutissage…) sont utilisés pour aboutir à une série d’objets exemples.

Plastiques

Cette grande famille de matériaux est une des plus importantes aujourd’hui, son histoire est courte, à peine plus d’un siècle et demi. Enfin, pour les plastiques synthétiques, car dès la préhistoire, certaines substances, notamment utilisées comme colle, peuvent entrer dans cette catégorie (résine, gélatine…). Les plastiques actuels sont produits à partir de pétrole qui sera séparé en centaines de composant dans une raffinerie. Ensuite, des transformations chimiques permettront d’obtenir des « monomères » ; ces substances peuvent réagir sur elles-mêmes ou entre elles pour former des molécules répétitives, sorte de ribambelles microscopique qui sont la base des matières plastiques. Leur diversité est énorme. Le visiteur, après voir mis en route la raffinerie et l’usine de transformation, devra tenter d’assembler certains monomères, pour arriver, ou non, à des résultats utilisables. Et c’est dans l’usine de plasturgie que la propriété principale des plastique sera utilisée pour leur mise ne forme : leur… plasticité !

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