MA Scène Nationale : Yasmine Hamdan

Aux Bains Douches de Montbéliard, vendredi 20 mai 2016 à 20h : Ysamine Hamdan.

Révélée à un vaste public par une apparition à la fin du dernier film de Jim Jarmusch, Only Lovers Left Alive, cette flamboyante Libanaise à la voix déchirante, aujourd’hui parisienne, relie l’incandescence du Moyen-Orient à la mélancolie du trip-hop. Sur scène, elle impose une présence sombre et sensuelle, comme détachée, parfois inquiétante, où s’entremêlent glamour et naturel. Sa belle voix grave, comme abandonnée, semble hésiter entre l’effondrement et l’extase.

On le sait peu en Europe, mais la musique de Massive Attack et Portishead a marqué de son empreinte les capitales du Moyen-Orient. À Beyrouth, à la fin des années 1990, un jeune DJ et compositeur, Zeid Hamdan, découvre une chanteuse débutante, son homonyme Yasmine. Ensemble, ils créent Soapkills, un duo appelé à marquer la pop underground locale. La toute jeune femme vient alors d’atterrir dans cette capitale dévastée par la guerre, où plane un désespoir tenace, pourtant à la source d’une énergie intense. Comme son père, un ingénieur civil ayant entraîné sa famille loin des violences, l’a fait passer par Abou-Dabi, le Koweït, puis la Grèce, Yasmine, qui parle à la fois l’arabe, l’anglais et le français, a une approche très originale de la musique. Elle a été aussi bien marquée par Radiohead et PJ Harvey, découverts à la télévision, que par la musique indienne et pakistanaise, très populaire dans les pays du Golfe, et la variété égyptienne. Au milieu des années 2000, elle quitte Beyrouth et convainc le Français Mirwais, fort de sa collaboration avec Madonna, de produire pour elle en 2009 un album d’électro-pop, Arabology. Pas très à l’aise avec l’image de reine de la nuit que veut lui coller sa maison de disques, Yasmine passionne surtout un public de connaisseurs. Cinq ans plus tard, aidée par Marc Collin (l’homme de Nouvelle Vague) qui l’oriente vers des ambiances plus douces, elle acquiert enfin toute sa stature. Il est rare de voir une jeune chanteuse projeter, déjà, un mystère aussi vibrant, qu’on dirait magnétique.

« Une folk-pop irisée de synthés vintage et de dentelles de guitares acoustiques qui nous mène d’une piste de danse cairote à un cabinet de musique savante, romantique et délicieusement surannée. » Christian Larrède, Les Inrockuptibles.

« Entre vieille chanson koweïtienne, folk entêtante et électro-soul ouatée, elle pose les bases d’une pop moyen-orientale version french touch, pleine de caractère. » Anne Berthod, Télérama.

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