Front de Gauche de Montbéliard : « le 49.3 sur la Loi Travail n’est pas acceptable »

Vincent Adami (photo Vincent Adami)

Vincent Adami, parlant au nom du Front de Gauche, par le Parti Communiste Français du Pays de Montbéliard et de Ensemble! Pays de Montbéliard, nous a transmis son sentiment sur l’utilisation du 49.3 du gouvernement sur la Loi Travail :

« La gauche de gouvernement est à bout de souffle, elle a perdu ses valeurs. Après quatre ans d’une gestion libérale proche de celle de la droite, elle n’a plus de base. Pour la deuxième fois en quinze mois, le gouvernement a été obligé de recourir, faute de majorité, à l’article 49.3 de la Constitution, sans même laisser aux députés la possibilité de s’exprimer dans l’hémicycle. Quel constat d’échec ! Quel aveu de faiblesse ! Qu’il est loin le temps où le candidat Hollande pourfendait l’usage du 49.3 !

Cette décision autoritaire n’est pas acceptable et appelle à une refonte profonde de nos institutions. Le Parlement est une nouvelle fois transformé en une simple chambre d’enregistrement des décisions de l’exécutif. Les représentants de la Nation sont floués, désinvestis de leur légitimité politique, et les Français avec !

Quand trois citoyens sur quatre refusent cette réforme du Code du Travail, que le gouvernement leur impose malgré tout par un artifice constitutionnel qu’ils sont encore 75% à rejeter… la République ne fonctionne plus ! Et le fossé entre les Français et les politiques continue à se transformer, jour après jour, en abime !

« L’homme libre est celui qui n’a pas peur d’aller jusqu’au bout de sa pensée » disait Léon Blum. C’est une idée que Monsieur Barbier n’a pas fait sienne. Soit disant opposé à la loi El Khomri, il n’a ni permis qu’une motion de gauche soit présentée (à deux signatures près !), ni voté la censure présentée par l’opposition. Mais le PS de Jaurès et Blum n’est pas celui d’Hollande et de Valls. Pour Fréderic Barbier, le souci de conserver son investiture pour les prochaines législatives a primé sur le combat contre la Loi Travail ! Contrairement à la députée PS de Besançon, il n’a pas eu le courage d’apposer sa signature à un texte de censure de gauche. Après l’échec de cette dernière, il n’a pas censuré le gouvernement. Il ne s’agissait pourtant pas de soutenir le texte de la droite mais de l’utiliser pour traduire le rejet massif de la loi travail et du 49.3 par les concitoyens ! C’est au pied du mur qu’on juge le maçon, pas à ses proclamations. Le peuple de gauche saura se souvenir… en 2017.

Il faut maintenant trouver le moyen de donner un coup d’arrêt à ces mesures archaïques et brutales condamnées par une majorité de Français. Le projet de loi poursuit son trajet parlementaire, devant le Sénat (un effort, Martial Bourquin, vous qui « aimez les syndicats ») puis, à nouveau, devant l’Assemblée Nationale, mais l’enterrement définitif du texte ne peut passer que par une amplification de la mobilisation populaire dans la rue et sur les lieux de travail« .